L’Académie française et Experconnect ont deux différences et deux points communs. D’abord les points communs : la réunion des compétences seniors et leur maintien en activité.

Première différence : l’Académie limite arbitrairement son portefeuille à 40 têtes dont un ecclésiastique. Experconnect compte 7500 experts, mais ne leur applique aucun numerus clausus car l’activité économique les sollicite de façon croissante avec la diminution européenne de population active disponible.

La seconde différence découle de ce constat : l’Académie cantonne ses « immortels » à la confection de son dictionnaire de la langue française en constante gestation. Tels Sisyphe poussant son rocher à perpétuité. La mission d’Experconnect est la mise à disposition de tous des talents qu’elle réunit. À la satisfaction des commanditaires et des intéressés, dont le travail entretient la forme physique et intellectuelle selon les préconisations médicales !

Quoi qu’il en soit, malgré le succès professionnel du livre « Des 60 + utiles, heureux et en pleine forme. Le travail Post-retraite (2021) », je n’envisage pas de candidater à l’un des cinq fauteuils vacants de l’Académie !

Ceci en dépit de l’élection récente (2021) du Nobel de littérature péruvien Mario Vargas Llosa, 85 ans, qui écrit en espagnol. Ces particularités d’âge et de langue ont entrainé la consultation juridique de deux académiciens-conseillers d’État avant décision. Et c’est ainsi que j’ai découvert la diversité des talents réunis par l’Académie. Car elle compte des diplomates, anciens ministres, juristes, linguistes, philosophes…

Malheureusement, l’enquête de l’Express ( « Académie française-Tempêtes sous la Coupole », 21/07/2022) laisse l’impression que beaucoup de talents y sont gaspillés en tentatives de recrutements avortées (Le Clézio, Modiano, Nothomb…) et luttes intestines. Sans compter les désertions d’immortels pour cause d’ennui mortel sous la Coupole. Une tendance forte depuis le décès du convivial Jean d’Ormesson qui passait pour le boute-en-train et le DRH de la structure.

Je n’aurais pas non plus l’impudence de proposer les services d’Experconnect pour régler les difficultés internes de l’Académie. En revanche, nous étudierions avec intérêt les offres de collaboration émanant de ses membres.

Ils trouveraient à l’agence un dérivatif stimulant à des bisbilles qui peuvent polluer un esprit créatif. Et mieux qu’une diversion : la satisfaction que son œuvre donne à celle/celui qui s’y adonne, le bonheur du devoir accompli.

Ainsi en est-il de l’expert qui a assuré une transition harmonieuse dans une entreprise de l’aéronautique que son DG avait laissé sans plan de vol.

Ainsi en est-il du modeste technicien retraité qui a amélioré le système anti-glaces des hélicoptères que le gel pénalisait en altitude.

Ainsi en-est-il encore de la chercheuse chevronnée qui a accompagné un groupe cosmétique dans sa migration vers les nouvelles technologies avec la création d’un comité éthique.

Je pourrais multiplier les exemples. Mais, loin de moi l’idée de vouloir priver l’Académie de son dictionnaire. Je souhaite juste favoriser un bon usage des merveilleuses et rares compétences des Académiciens afin qu’elles s’épanouissent aussi sous l’habit vert !

Caroline Young, Présidente d’Experconnect

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