Page 63 - Le travail post-retraite
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Le travail, clé de l’utilité sociale et de la forme
étendue dans le temps, mais plus ou moins intense, devenant partielle avec l’âge, accompagnée d’un revenu ou d’une retraite de base et entrecou- pée de périodes de formation à tous les âges. Puis une période d’inactivité plus ou moins longue pour des raisons de perte d’autonomie67. »
L’intégration de tous les âges par l’exercice
Le bien-être éprouvé correspond à une activité soutenue : « Les travaux (Share) montrent que le senior a un véritable sentiment de bien-être s’il cumule au moins 780 heures d’activités socialisées par an, soit environ 15 heures par semaine68. »
Les 780 heures d’activités socialisées correspondent dans les faits à un mi-temps version semaine de 35 heures (durée légale annuelle de 1 607 heures travaillées). Bref, la société du vieillissement «heureux et en bonne santé» trouve son harmonie dans l’intégration de tous les âges par une activité qui est la condition du bien-être. Lui-même repose sur la poursuite des apprentissages et l’entretien des compétences.
L’ouvrage L’erreur de Faust (référence au héros du conte qui s’était attribué la jeunesse éternelle sans songer à quiconque) fait ainsi le pari d’une société très intégrative avec un droit, voire une obligation de for- mation à vie pour en remplir les critères. La société du vieillissement est «une société dans laquelle se réalise l’harmonie entre les générations, où les conditions de vie des seniors sont jugées satisfaisantes, où se généralise une activité socialisée pour chacune et chacun, contraignante et altruiste, où est reconnu comme valeur première le souci de soi, c’est- à-dire la permanence de l’acquisition de connaissances, le développe- ment des activités réflexives physiques, intellectuelles, spirituelles et la priorité donnée à la recherche de la longévité en bonne santé69. » Et les trois complices de synthétiser : « Les sept maîtres-mots qui peuvent conduire à cette société du vieillissement, encore en pointillé, sont les suivants: activité, cursus de socialisation, convergence des retraites, recherche du bien-être permanent pour les seniors, nouvelle réparti- tion intergénérationnelle associée à une nouvelle protection sociale, prise en charge des aidants et organisation du financement de la dépen- dance70. » La construction de la société du vieillissement, façon Lorenzi et consorts, ressemble à un véritable programme volontariste car elle intègre aussi le rôle, l’imputation des temps et des tâches des aidants.
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