Page 160 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
le journalisme. Le métier l’a déçue puisque le business ronronnant d’une agence de magazines institutionnels «clés en main» avait pris le pas sur son idéal planétaire de reportages décoiffants. Qu’à cela ne tienne. «Tout est utile ou sera utile dans ce que l’on a vécu, échecs, succès et pas de côté». «Pas de côté»,dans son langage, se traduit par « aller vers ce qui n’est pas l’ordinaire ».
Ainsi la haute fonctionnaire a-t-elle écrit quatre œuvres litté- raires – une première depuis Claudel et Paul Morand ! – qui empruntent à son parcours dans l’observation de la psychologie féminine164, des relations de camaraderie de mâles sexagénaires165, ou encore à son goût pour l’enquête historique et artistique166. L’écriture, mal- heureusement cantonnée au dimanche, est une gourmandise, et un autre pas de côté. «Aller vers un périmètre qui ne m’est pas familier et créer quelque chose avec de jeunes retraités » en est un troisième. En attendant la carrière d’écrivain à temps plein quelque part entre les Landes et le golfe du Morbihan.
Le racisme anti-vieux, une haine banale
La discrimination dont les 45+ sont victimes est sévère. La députée Audrey Dufeu-Schubert l’évoque dans son rapport, pourtant intitu- lé «Réussir la transition démographique et lutter contre l’âgisme» de décembre 2019. Mais sans réellement s’arrêter pour détailler le sujet et faire des propositions innovantes !
Or, le racisme anti-vieux relève de la haine banale. Comme la discri- mination dont sont victimes femmes et minorités raciales ou sexuelles. Le racisme anti-âge devrait de la même façon être passible de sanctions. Regarder de travers les travailleurs matures les prive de nouvelles mis- sions, de la session ou du stage qui leur permettraient de s’attaquer à de nouveaux domaines sur la base de leurs compétences. Cet âgisme a fait l’objet de nombreuses études dans le monde de la santé. On est enclin à offrir aux jeunes les innovations, les traitements performants et, sans le dire, à en écarter les aînés.
En Italie, durant la phase aiguë du Coronavirus, faute de lits et de matériel d’oxygénation, on a trié les patients en écartant des soins intensifs d’abord les octogénaires, puis les septuagénaires et parfois les sexagénaires...167
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