Page 94 - Le travail post-retraite
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Le travail post-retraite
se targuer d’avoir fait passer le taux d’emploi des 65+ de 20 % à 23,6 %, soit près d’un million de travailleurs en plus. Reste encore à juguler les risques de chaos dont témoigne le taux croissant de maisons abandon- nées, passé de 500 000 en 1963 à plus de 8 millions en 2018.
Un calcul a été fait selon lequel le Japon aurait besoin de 17 millions d’immigrants en âge de procréer et de travailler d’ici 2030 pour main- tenir son niveau de population totale (soit 125 millions). Sans quoi, le pays chutera à 87 millions d’habitants d’ici 2060101.
Le déclin de la population active est un sujet de préoccupation pour l’avenir des retraites cotisées. Une polémique a éclaté après la divulgation d’un rapport commandé par le gouvernement qui faisait état d’un déficit d’environ 200 000 euros pour un couple de 60 ans qui vivrait jusqu’à 95 ans en se contentant de sa pension, qui ne fera que décroître jusqu’à le mettre en péril par manque de ressources102.
Martine Prost, yogi, prof, linguiste, diplomate, entremetteuse...
«Actuellement, j’ai dans l’idée d’écrire un autre livre sur le yoga et ce projet passe pour moi avant un autre texte sur l’expérience linguistique. Je ne saurais pas mener les deux choses ensemble donc pour le moment, restons-en là. »
C’est donc une fin de non-recevoir que je me suis attirée lorsque j’ai suggéré à Martine Prost, 69 ans, ci-devant enseignante à Paris VII, directrice de l’Institut d’études coréennes du Collège de France, conseillère auprès de l’ambassade de France à Séoul et entremetteuse culturelle notoire, d’amplifier l’effet de souffle per- ceptible dans la série de courts récits sensibles et documentés, lisibles, qu’elle avait donné sur le pays du Matin clair103, et de pro- duire un bouquin plus substantiel.
Idem lorsque l’une de ses anciennes collaboratrices universi- taires a voulu reprendre contact avec elle par mon intermédiaire, Martine, ancienne animatrice de centre de loisirs et de sports, épouse d’un champion de tennis séoulien, auteure d’une thèse sur « Quelques questions de grammaire japonaise... »104 et de Yoga au bord du Ciel105, a décliné l’offre. «Je vis un peu en recluse», s’excuse- t-elle. Mais en réalité, on dira plutôt que l’ex-prof de coréen et de japonais, chercheuse à Harvard, a fait des choix, un tri de vie sélectif.
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