Page 157 - Le travail post-retraite
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Avec l’orthographe inclusive, désormais proscrite dans l’Éduca- tion nationale162, et l’attention portée aux diverses minorités, la sensibilité à la discrimination s’est accrue. Mais, qu’on la baptise
discrimination âgiste ou racisme anti-vieux au travail, elle demeure, insidieuse et persistante. Les médias n’ont pas joué la condescendance envers les candidats aux primaires démocrates préalables à la présiden- tielle américaine.
Ils étaient tous septuagénaires et c’est Joe Biden, 77 ans, qui devait triompher de Donald Trump, 74 ans. Les médias ne moquent pas non plus Clint Eastwood, réalisateur à 90 ans du néo-western Cry Macho (2021). Ils soulignent « l’amusant » phénomène défiant les lois de la nature ! Pourtant, ils les moqueraient à leur première fai- blesse avec un vocabulaire de choix emprunté à quelques soignants dévoyés des Ehpad !
Pousse-toi, carte vermeil !
Car la discrimination âgiste ne diminue pas. Elle connaît même un nouvel élan. Le 5 novembre 2019, en pleine Assemblée nationale néo- zélandaise (moyenne d’âge, 49 ans), une députée verte de 25 ans disqua- lifie son contradicteur, en lui lançant un « Ok Boomer » qui, depuis, a fait le tour du monde des millions de fois sur le web.
«Ok Boomer» est ainsi devenu le refrain, pour le dire de façon concise, aux quinquas, sexas et plus: «Vous êtes périmés! Il est temps de faire de la place ! ». « Ok Boomer » est un condensé d’ingratitude et de besoin de s’affirmer des Y et des millenials face à la génération de leurs parents. Mais au fait, c’est «qui» qui les aide dans la vie? C’est «qui»
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