Page 89 - Le travail post-retraite
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De père coréen et de mère nippone, le professeur Akira Komaki est devenu japonais à mi-vie après avoir commencé à enseigner et publier à Séoul. À 73 ans, il a pris sa retraite depuis quatre ans.
Mais il se rend toujours deux fois par semaine pour un cours à l’Univer- sité préfectorale de Tokyo où il a achevé sa carrière depuis Tama.
Tama est une ville nouvelle de l’âge des villes nouvelles françaises, en plus pimpante, avec des défauts d’urbanisme et des maisons plus vastes, plus accessibles qu’au cœur de la capitale nipponne. Trajet à bicyclette pour séminaires et encadrements de travaux. Jusqu’à quand ? Aussi longtemps que possible et aussi longtemps que sa connaissance ethno-sociologique des minorités dans un pays très chatouilleux quant à son identité nationale continuera à être utile aux étudiants. Avec déjà 29% de 65+90 au sein de sa population, le Japon a pris 30 ans d’avance sur la France (actuellement 18 %) qui parviendrait à cette pro- portion en 2060.
La France comptera alors à son tour 29% de 65+91, quand la pro- portion au Japon atteindra près de 50 %. Ainsi même si le futur démo- graphique de l’Hexagone semble moins catastrophique, la situation de l’Empire du soleil levant est riche d’enseignements pour l’avenir. Déjà un salarié sur huit a plus de 65 ans au Japon contre un sur cent en France. Et dans ce pays sans chômage*, les septuagénaires en recherche d’emploi ne sont plus une exception.
* 2,6 % au Japon contre 8 à 9 % France selon l’OCDE, mai 2021
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