Page 177 - Le travail post-retraite
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Les seniors sont-ils les meilleurs vecteurs de la transmission des savoirs, savoir-être et savoir-faire dans l’entreprise aux jeunes générations? Oui vraisemblablement, pour assurer la pérennité
de l’entreprise dans le temps. Oui, au regard de la démographie alors que les forces de remplacement vont s’amenuisant ! Mais il ne s’agit pas de n’importe quels seniors. L’âge est une garantie de clientèle fiable pour le constructeur automobile, la plus fidèle et la plus fiable pour l’acquisi- tion de carrosseries neuves, mais pas forcément pour le développement de l’expertise ni des qualités pédagogiques. Pour des raisons physiques. Rares sont les tuteurs 50+ dans le bâtiment. Pour des raisons de par- cours : ils n’ont pas tous préservé ou développé des qualités d’expertise, un esprit prospectif, un goût et un talent pédagogique. Sans oublier leur usure ostéo-articulaire.
Prendre soin du senior
Le développement de l’expertise relève de la construction permanente dans une dialectique entre la continuité et le changement de l’entreprise. Cette expertise réside encore dans la capacité dynamique que les experts seniors ont de reconfigurer les actifs de la maison, son organisation à partir des ressources de leurs acquis et de leur aptitude à anticiper pour l’adapter aux évolutions de l’environnement économique.
L’entreprise doit donc veiller en permanence à l’actualisation de leur savoir-faire, de leur capacité d’anticipation, indispensable dans une période de transition délicate avec les générations suivantes. Il faut à tout prix éviter le hiatus, la rupture, la perte de savoir qui résulterait d’un manque d’analyse de la pyramide des âges et des risques que cela entraîne pour l’organisation des métiers et des fonctions.
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