Page 144 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
populations en santé publique*. Cette organisation permanente de l’offre dans la gestion du Covid-19 a fait ses preuves en Allemagne, dans la ges- tion raisonnée et empiriste des hôpitaux.
Le retour à une pratique professionnelle peut appeler des formations de plusieurs mois et donc la nécessité d’un financement. Le coût mensuel d’une formation intensive est de 2500 à 8000 euros pour un mois aux États- Unis. Le plus ancien programme créé (1968) est celui de Philadelphie150. Le Center for Personalized Education for Physicians151 procède à une évalua- tion puis focalise son action sur un enseignement fondé sur la pratique. La remise à niveau peut s’accompagner d’une spécification et donc d’une opportunité renouvelée de poursuivre l’activité et, par exemple, pour un médecin-chercheur, de revenir à une pratique de patientèle ou hospitalière.
Pallier la baisse de l’offre de soins
Le besoin peut conduire les établissements et instances de santé à déployer des stratégies afin d’attirer les vocations et de les rendre utilisables : offre d’enseignement didactique, tutorat d’adaptation, enrôlement en qualité d’internes. Et le vivier existe. Les États-Unis comptent 160 000 médecins diplômés qui ne pratiquent pas. Soit 20 % de cette population. Il y a là un enjeu, y compris pour la France, qui compte 226 000 médecins en acti- vité pour 80 000 retraités mais une moyenne d’âge élevée. La moyenne d’âge des médecins en exercice (2018) est de 57 ans152. 40 % ont plus de 60 ans et 17% moins de 40!
Un médecin chercheur de santé publique, qui n’a pas pratiqué depuis plusieurs années, peut affirmer son utilité dans l’organisation logis- tique d’un service, mener les réunions décisives, accomplir des tâches administratives. L’important est de déceler les compétences pour savoir où les réemployer. Si un praticien n’est pas un spécialiste en thérapeu- tique respiratoire, il peut cependant assumer des veilles, poser des canules, écrire des prescriptions, faire le lien avec les proches. Car le mettre en charge des respirateurs peut représenter un danger plus qu’un bénéfice pour le patient.
* « Avec des dépenses de santé comparables à la France, mais deux fois plus de lits de réa- nimation et une souplesse liée aux structures fédérales, l’exemple allemand pose aussi des questions sur la bureaucratie et la centralisation du système français », Le Monde, 20 avril 2020.
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