Page 129 - Le travail post-retraite
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  Privez-les de dossiers complexes...
Pour les confier à des jeunes inexpérimentés mais mieux en cour. C’est essentiel pour mettre l’entreprise en péril car le cadre senior employé ou en mission prend le temps de la réflexion pour bien gérer son dossier. Il anticipe les conséquences de ce qu’il aura proposé ou mis en œuvre.
Mais comme le dit le jeune pressé (de tout louper), « il me ralentit ». Gare aux jeunes chiots vaniteux !
Attention aux dangers
de la bienveillance
Atout d’un cadre senior, en emploi ou en mission, son détachement
à l’égard des logiques de pouvoir
et de concurrence avec ses collègues (74 % des seniors).
Le sondage APEC insiste sur la bienveillance ou la bouffée d’air que, en position de tuteur ou non,
le senior fait régner. Il désamorce les conflits de générations et autres. Se priver de ses services favorisera, sans égal, le développement d’un climat de tension dans l’entreprise.
Cassez la chaîne de transmission de la culture d’entreprise
Écrêter la pyramide des âges par souci de renouvellement des têtes est un bon moyen d’y parvenir, car les cadres seniors sont des passeurs efficaces. Ils forment un trait d’union qui rassure à la fois le management et le client, satisfait de trouver un interlocuteur constant. Leur retour en mission, une fois à la retraite,
sera parfois la clé de la pérennité d’un marché pour une entreprise.
Briser leur indépendance d’esprit...
est primordial pour couler la boîte. Car salariés ou missionnaires seniors ont en commun la liberté
de jugement. Elle assure la qualité
de leurs services et de leurs décisions. Car ils ne redoutent pas la perte d’emploi. Comment renforcer leur implication ? En veillant au maintien de leur savoir-faire, en organisant une sortie de carrière positive et
un retour annoncé en mission.
Danger, couteau suisse
Le cadre senior a plusieurs lames
à son canif : transmettre des savoir-faire ; désamorcer un conflit ; évaluer la difficulté d’une tâche ; prendre des décisions ; piloter
un projet ; entretenir des relations avec un client, un partenaire.
Il est une menace pour un manager inexpérimenté. Selon le sondage APEC, 45 % des managers disent
le senior plus aisé à piloter que des jeunes, et l’autre moitié, ni moins
ni plus. Ce qui lui donne un large avantage. En placardant l’aîné,
on lui ôtera toute envie de revenir en mission et à l’entreprise toute possibilité de se sortir rapidement d’une difficulté complexe en
le missionnant.
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