Page 122 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
américaines, que cite le Financial Times126, montrent que les aînés sont plus inventifs, plus impliqués que les trentenaires, les millenials.
La firme d’ingénierie Bilfinger a déjà commencé à faire réaliser des tutoriels en vidéo par ses ouvriers âgés afin que la connaissance pro- fessionnelle et les bonnes astuces ne se perdent pas. Daimler Benz fait revenir comme consultants des retraités qui ont été surnommés les Space Cowboys en référence au film de Clint Eastwood (voir page 48). Bosch a démarré en 1999 son vivier de consultants avec 30 retraités, et œuvre maintenant avec 1 700 d’entre eux. Ils sont capables d’intervenir immé- diatement pour redresser une procédure, résoudre une difficulté. Ils ont été placés sous la responsabilité de Robbie Drave, 40 ans de maison, ex-directeur de plusieurs divisions et lui-même retraité. Comme ses consultants, il travaille en moyenne deux jours par semaine à faire coïn- cider le talent des seniors avec le besoin du moment. Le reste du temps ? Il randonne sur sa Harley Davidson, passe du temps en famille et pratique les sports nautiques. Le travail comme le sport avec délectation.
Singapour, le laboratoire d’une société du vieillissement au travail
Toutefois, c’est avec encore plus de rigueur que Singapour est devenue le laboratoire d’une société âgée mais active malgré un taux de fécondité parmi les plus faibles (1,16 enfant par femme contre 2, 16 pour le Mexique, par exemple127). À les écouter, on croirait que tous les seniors de Singapour ont lu The 100-Year Life128, le best-seller prospectiviste des professeurs britanniques de la London Business School, Lynda Gratton et Andrew Scott. Les deux auteurs incitent à oublier l’ennuyeuse retraite à temps-plein, car ils ont compris que la longévité au travail résultait de l’envie, du retour en formation, quel que soit l’âge, et du plaisir que donnent aisance matérielle et autonomie financière.
À 62 ans, Rosalind Tay, qui avait pris sa retraite de l’industrie alimen- taire singapourienne, est devenue assistante technique dans le tertiaire. Une remise à niveau au Senior Center for Life Work a facilité la tran- sition. L’objectif du centre est de faire coïncider avec les besoins des entreprises les aptitudes et les désirs des seniors voulant poursuivre une activité (la moitié d’entre eux !). Chez TMF, sa nouvelle boîte,
Malgré l’urgence, rares sont en Europe les États qui organisent ainsi avec soin le futur de l’activité en lien avec le travail post-retraite.
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