Page 20 - Le travail post-retraite
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Le travail post-retraite
La SNCF a, par son désengagement, fortement contribué à une détério- ration géographique du lien social.
Dans le même temps, les conducteurs de TGV, lorsqu’ils ont «leurs trimestres», peuvent encore partir à la retraite autour des 52 ans, perce- voir une pension équivalente à 75% du dernier salaire, coûteuse pour le contribuable*, et poursuivre une activité professionnelle en Suisse où l’âge de la retraite est de 65 ans pour les cheminots12 ou en Allemagne (où l’âge de la retraite est fixé à 67 ans). Avec avantage des rémunérations aux Français par rapport aux Allemands ! La charge des pensions de la SNCF revient à la collectivité pour plus de 60 % de son montant13.
Tokyo-Paris, l’extinction programmée des statuts abusifs !
Comme les lois japonaises (1992 et 1993) pour le statut de yakuza, la SNCF a mis en place une extinction du recrutement au statut traditionnel de cheminot en 2020. Mais la résorption des effets antérieurs s’étalera sur plusieurs décennies en plombant le régime général.
Les lois anti-milieu ont eu au Japon un effet beaucoup plus radical. Moins de 15 % des bandits nippons ont aujourd’hui moins de 30 ans, 51 % ont plus de 50 ans. Plus de 10% ont plus de 70 ans.
La profession attirait autrefois de jeunes hommes épris d’argent facile, de belles voitures et de belles carrières... Mais elle est en perdition. Le confinement engendré par le coronavirus a induit une baisse catastro- phique des revenus de la mafia nippone qui gère des bars et des cabarets. Hypocondriaques, les chefs yakuzas âgés ne communiquent plus que par écrans interposés. Les chefs des principales organisations ont passé les 80 ans. Le yakuza traditionnel est devenu le nouveau paria nippon après des décennies (entre 1900 et 1990) d’une entente proverbiale avec la police nipponne pour garder la rue de la petite délinquance, si fréquente en Europe, et préserver les chantiers immobiliers des vols et intrusions.
* Compte tenu que le nombre de pensionnés excède largement le nombre d’actifs, et du niveau des pensions (la pension moyenne d’un titulaire SNCF est de 50% supé- rieure à celle d’un pensionné du régime général), les cotisations du personnel SNCF ne couvrent que 40 % de ses besoins de financement. À 56,9 ans, l’âge moyen de départ à la retraite de tous les personnels SNCF confondus est inférieur de six ans à celui de la moyenne des salariés. Source : Cour des comptes, 2019.
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