Page 187 - Le travail post-retraite
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Le senior, si nécessaire à la transmission entre générations
Une tendance que la pandémie de 2020 aura accéléré aussi bien en France qu’au Royaume-Uni, y compris dans la prestigieuse Université d’Oxford. Ils auront bénéficié de l’apprentissage dès l’école de la logique de projet et, simultanément, d’une culture virtuelle mondialisée. Ils seront des fans de pop asiatique et de téléfilms coréens, à propos desquels ils se livreront à des discussions sans fin sur des forums spécialisés !
Ces jeunes gens, affectivement et sexuellement émancipés mais économiquement dépendants de leurs ascendants, se sentent fragiles sans le conseil d’un adulte disponible, (discrètement) prescriptif. Mais ils sont jaloux de leur individualité exaltée en miroir sur les réseaux sociaux ! Ils ont à cœur de ne pas laisser le monde professionnel, où ils ont du mal à se projeter de manière désintéressée, empiéter sur leur vie privée. Forte différence de culture générationnelle. S’en saisir fait partie intégrante du nécessaire apprivoisement réciproque.
Parents post-1945 versus doux géniteurs-Dolto
Les boomers ont connu une enfance rude avec des parents post-1945 qui n’étaient pas forcément accommodants (litote). Ils leur ont forgé le caractère (le mot n’est pas trop fort), les rendant prêts à donner autant qu’on le souhaitait à la tâche dans une période de croissance forte. Celle-ci leur a souvent facilité l’accès au travail. Les générations X, Y et Z ont bénéficié des attentions de doux géniteurs-Dolto, parents d’élèves, protecteurs et revendicatifs, sensibles à la mue du homard et à l’épineuse croissance du cher petit, élevé dans un confortable cocon. Mais le culte de son ego aura accru son impréparation à l’univers sans pitié de l’entreprise.
D’où les difficultés de compréhension des uns à l’égard des autres et les difficultés d’adaptation de tous. Les uns ont manifesté leur fidélité à l’entreprise qui les a parfois balayés en dépit de leur investissement. Leur progéniture a soigneusement observé le phénomène. Les cadets assument donc leur nomadisme comme leur consumérisme à l’égard de l’employeur qui ne leur offrirait pas suffisamment de garanties ni d’atouts, y compris en matière de bien-être et de loisirs, pour s’investir. Celui-ci doit aussi considérer qu’il n’en retire pas pour autant la fidélité escomptée de ses troupes fraîches !
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