Page 170 - Le travail post-retraite
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Pourquoi le travail post-retraite est indispensable
n’ont pas toujours conscience de cette réelle flexibilité. En effet, seule- ment 45 % des responsables RH, contre 91 % des consultants extérieurs, avaient proposé des candidats seniors à leurs managers opérationnels180.
Il y a là un retard qui différencie la France du reste de l’Union euro- péenne. Ou serait-ce que le senior hexagonal est moins employable que ses confrères européens? On pourrait le croire puisque «depuis 2000, en France, le taux d’emploi des 55-64 ans a augmenté de 12 points pour atteindre 50% environ, contre 55% dans l’Union européenne181» avec un taux très faible pour les 60-64 ans. On est vite vieux, en France. Une valeur fluctuante. Mais, on a pu constater que l’âge où l’on perçoit quelqu’un comme vieux dans l’entreprise (58,5 ans en 2008) recule avec le recul de l’âge de la retraite et le type de fonction. Ça pourrait donner de l’espoir !
Lizurey, Georgelin : des généraux devenus chefs de guerre dans le civil
«La guerre? C’est une affaire trop grave pour la confier à des mili- taires», disait Clemenceau. En revanche, les soldats chevronnés font de bons patrons en temps de crise dans le civil par les com- pétences acquises et les savoirs décisionnels déployés.
Lorsque le Premier ministre a recruté le général Richard Lizurey, ancien patron de la gendarmerie nationale, c’était pour offrir le regard du contrôle qualité sur l’organisation interminis- térielle de gestion de crise du coronavirus. Pourquoi lui? Parce qu’il avait dirigé les effectifs de gendarmerie présents lors de la prise d’otages de la grotte d’Ouvéa en Nouvelle-Calédonie (1988), parce qu’il dirigeait le groupement de gendarmerie de Haute- Garonne au moment du sinistre de l’entreprise AZF à Toulouse (2001), parce qu’il a réussi l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame- des-Landes (2018) en évitant la casse chez les agitateurs et dans les forces de l’ordre, parce qu’il était aux commandes au moment de l’affaire des Gilets jaunes (2018-).
«Il nous aide à avoir un regard extérieur sur le fonctionnement des cellules de crise,une forme de contrôle qualité de nos déci- sions», avance un proche d’Édouard Philippe. Le général se rend donc dans les centres de régulation et de réponse aux urgences sanitaires, au centre ministériel de crise de l’Intérieur, au ministère
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