Page 150 - Le travail post-retraite

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6. Les seniors sont individualistes. Faux. Ils ont travaillé avec de nombreuses équipes différentes durant leurs décennies de carrière. Ceci en fait donc des personnes
qui permettront à une équipe de
se souder puisqu’ils disposent d’un relationnel élaboré et qu’ils ne s’inscrivent plus dans la compétition qui empoisonne parfois les rapports professionnels, dans un univers peuplé de « jeunes loups » !
7. Les travailleurs aînés
sont opportunistes.
Faux. Le début d’une carrière pousse à changer souvent d’entreprise, pour bénéficier de meilleurs émoluments, prendre des responsabilités, aborder de nouveaux dossiers, élargir ses compétences et, de plus en plus, bénéficier des avantages sociaux annexes offerts par les comités d’entreprise. Les jeunes sont en effet, plus que les anciens, attachés
à la qualité de leur mode de vie.
« Pourquoi les générations Y et Z quittent si vite les entreprises ? ». L’article posant et traitant cette question dans Les Échos161 faisait
état d’une étude Gallup mentionnant le fait que seuls 33 % des jeunes salariés sont engagés dans leur entreprise et que « 43 % des millenials
et 61 % des générations Z prévoient de quitter leur emploi au cours
des deux prochaines années. ».
Il analysait aussi le paradoxe d’entreprises qui n’avaient jamais tant fait pour le bonheur de leurs salariés qui exprimaient pourtant un mal-être croissant. Le risque est de transformer vainement la boîte en salle de jeux pour ados prolongés! Or les salariés « qui pourraient avoir la possibilité d’être performants, actifs et acteurs de leurs activités, seront beaucoup plus heureux
au travail ». Un aîné recherchera davantage à s’épanouir dans son travail, à y trouver un sens, à pouvoir se rendre utile, sans papillonner. C’est lui qui permettra aux jeunes générations de trouver leur ancrage chez un employeur en servant
de passeur entre les générations
et en restaurant la mémoire chronologique de ses cadets, abîmée à l’école. Ceci n’empêche pas le senior de vouloir améliorer
la compatibilité entre son mode de vie et son activité professionnelle.
Il sera sensible à des aménagements de poste de travail et d’horaires
qui lui permettront de mieux prendre en charge un parent vieillissant ou de s’offrir une participation accrue
à la vie associative.
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